Skip to main content

En résumé...

Nous avons rencontré Flora Agbomson, élève ingénieure à l’École des Ponts qui a créé sa start-up, Maison Poussin. Cette jeune femme dynamique et ambitieuse a créé sa marque de haute maroquinerie responsable et de fabrication 100% française proposant des sacs élégants, colorés et singuliers. Récompensée du prix d’encouragement à l’entrepreneuriat remis par la Fondation en 2018, la marque a bien évolué et a dévoilé en novembre 2019 sa première collection.

© Maison Poussin

Flora Agbomson, élève ingénieur

Sa start-up : Maison Poussin
Lauréate du prix spécial d’encouragement à l’entrepreneuriat 2018
Lauréate du prix Pépite 3EF en 2019

« Le prix de la Fondation m’a permis de déposer la marque et de participer aux frais de prototypage »

L'interview

Quel est ton parcours ?

J’ai suivi la formation d’ingénieur à l’École des Ponts au sein du département Sciences Economiques, Gestion, Finance. J’ai effectué ensuite deux stages longs durant mon année de césure en lien avec mon domaine de spécialisation. Suite à ces stages, j’ai fait une troisième année d’étude à Paris School of Economics dans le nouveau cursus créé en partenariat avec l’École des Ponts, le MSc EDCBA (Master of Science in Economic Decision and Cost Benefit Analysis). En ce moment, je suis en train d’effectuer mon stage de fin d’études afin d’obtenir mon diplôme.

Tu as remporté le prix d’encouragement à l’entrepreneuriat remis par la Fondation en 2018, que s’est-il passé pour Maison Poussin depuis ?

J’ai bien évidemment continué Maison Poussin, le prix m’a permis de déposer la marque et de participer aux frais de prototypage. J’ai pu lancer la production avec une première collection sortie fin novembre 2019. Maison Poussin a été lauréat du Prix Pépite 3EF pour les étudiants entrepreneurs en 2019. La marque fait désormais partie de l’organisme Maisons de Mode à Lille qui soutient les start-ups du textile. Maison Poussin a participé à un défilé des créateurs au cours duquel la marque a remporté le Prix Coup de Cœur du Public.

Comment t’es venue l’idée de Maison Poussin ?

Pendant mes études d’ingénieur, je voulais exprimer ma créativité et la mode m’a toujours attirée. De plus, dans la maroquinerie, il y a un challenge technique lié au cuir que l’on doit travailler pour pouvoir obtenir la forme souhaitée. Ce côté ingénierie de produits me plaît beaucoup. De nos jours, entreprendre, pour un ingénieur, c’est très valorisant. Il faut comprendre les problématiques liées à la production, être capable de faire du marketing et de la vente pour que notre produit soit remarqué. J’avais très envie de me lancer du coup je me suis dit pourquoi pas moi, j’ai le temps et qui ne tente rien n’a rien !

D'où te vient ton inspiration ?

J’ai grandi dans une famille passionnée par l’art et le design et ai bénéficié d’une double culture qui est une source permanente d’inspiration. J’étudie les formes, les couleurs que l’on peut retrouver en France, en Europe, mais aussi en Afrique. Je m’inspire également beaucoup du design, de l’architecture, de la nature et de tout ce qui m’entoure.

D'où viennent tes produits ?

Le cuir provient d’une tannerie italienne certifiée REACH, label garantissant le retraitement des produits chimiques nocifs pour l’environnement. Les doublures en coton proviennent d’une entreprise normande et la fabrication des sacs est entièrement réalisée en France, dans le Maine-et-Loire. Maison Poussin valorise au maximum le savoir-faire local et la production française.

Comment as-tu trouvé tes fournisseurs ?

Pour le sourcing des matières premières, je suis allée dans un salon à Paris qui regroupe tous les producteurs de matières premières. Ça a été un vivier très intéressant pour trouver les matières qui composent aujourd’hui mes sacs. De manière générale, il est indispensable de regarder sur internet, d’aller parler aux gens lors des salons, d’aller dans des magasins spécialisés, par exemple dans des merceries et trouver des contacts. C’est un processus assez long, surtout quand on est exigeant en termes de matière, de prix et de qualité.

Combien de personnes êtes-vous dans ta start-up ?

Je suis toute seule, je m’occupe un petit peu de tout, du site internet, du design, de la gestion de la production. En revanche, je suis entourée pour le juridique et la comptabilité. Mes proches m’aident également quand j’en ai besoin et ils me soutiennent énormément.

Tu es actuellement étudiante, comment arrives-tu à gérer Maison Poussin et tes études en même temps ?

Je travaille le soir, le week-end, dès que j’ai un peu de temps. J’ai bénéficié du statut d’étudiant entrepreneur avec Pépite 3EF, me permettant de travailler sur le projet Maison Poussin en même temps que mes études. C’est vraiment un plaisir pour moi de travailler sur ce projet même si cela me prend beaucoup de temps. Je pense que c’est un mal pour un bien, sans effort, il n’y a pas de résultat !

Est-ce que le réseau des Ponts t'a aidé dans la création de ton entreprise ?

J’ai gardé des amis qui me soutiennent dans ce que je fais et qui suivent mes créations. J’ai également le soutien de quelques personnes de la direction, notamment de Hassane AKKA avec qui j’ai gardé contact.

Comment marche Maison Poussin actuellement ?

Maison Poussin fonctionne bien. Ce n’est pas forcément facile compte tenu du contexte actuel, mais je m’accroche ! J’ai beaucoup de retours positifs des consommateurs et de la presse. En effet, Maison Poussin est apparue dans des magazines tels que Grazia, Paulette ou Biba, ce qui est très encourageant. J’ai toujours beaucoup de commandes mais la croissance est moins rapide que ce que j’aurais pu espérer avant cette crise économique.

Quel est ton objectif ?

De nouveaux accessoires et produits sont en cours de développement, notamment de la petite maroquinerie. Sur le long terme, mon but est de faire de Maison Poussin une vraie Maison incluant du prêt-à-porter, du design pour créer un véritable art de vivre. J’aimerais vraiment proposer un panel beaucoup plus large de produits.

Quand tu auras fini tes études, penses-tu te consacrer entièrement à ton entreprise ?

A court terme, je ne pourrai pas vivre uniquement grâce à Maison Poussin. J’ai également envie de poursuivre dans la voie dans laquelle je me suis engagée donc pour l’instant je continue à m’investir dans Maison Poussin en parallèle de ma vie professionnelle « officielle ». Dans quelques années, il faudra peut-être faire un choix, mais je suis de celles qui pensent que ce n’est pas impossible de mener de front une vie d’entrepreneure et une vie d’ingénieure. Il y a beaucoup de grand(e)s entrepreneur(e)s qui arrivent à gérer des grandes entreprises en jonglant entre projets en même temps. Il faut avoir du courage et se dire que tant qu’on a la chance de pouvoir le faire, il faut le faire !