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En résumé

La Fondation soutient ce projet depuis 2017

Plusieurs étudiants, très touchés par les problématiques d’éducation à Madagascar, se sont mobilisés, depuis 2017, pour participer à la construction d’un lycée à Antsirabe (Madagascar), avec le soutien de l’Association Humanitaire Sœur Marie Colette (AHSMC), l’entreprise Demanthieu Bard et la Junior entreprise PEP de l’École des Ponts.

La Fondation des Ponts, dans le cadre de sa mission pour accompagner les étudiants, a soutenu ce projet, en attribuant une aide financière à Dévelop’ Ponts, l’association solidaire de l’École des Ponts, à l’initiative de celui-ci.

Nous vous parlions de ce projet en mai 2018

Ils nous parlent de leur séjour

Qu’en était-il de la construction à votre arrivée ?

A notre arrivée le 10 juillet 2019, le rez-de-chaussée était d’ores et déjà utilisé : les salles de classe étaient enduites, peintes et aménagées, mais avaient malheureusement déjà pris l’humidité, si bien que la peinture du plafond s’écaillait après seulement quelques mois d’utilisation trop précoce. Quant au premier étage, sa structure porteuse était achevée mais les enduits n’étaient pas terminés et les portes, les fenêtres tout comme les garde-corps et le reste du mobilier scolaire restaient encore à installer. Au dernier étage, la dalle de béton était encore nue : aucun des murs du dernier étage n’avait été érigé.

Comment s’est déroulé votre séjour ?

Notre séjour sur place a permis de rencontrer tous les acteurs locaux du projet, comme M. Faneva ou encore les Sœurs de La Providence, afin de discuter avec eux des possibles améliorations qui peuvent être apportées sur le chantier, à la gestion administrative de l’établissement ou encore à l’enseignement.

Si certaines de ces suggestions nous ont été proposées avant le départ, depuis Paris, notamment par des chercheurs du département VET de l’École au sujet des technologies à utiliser dans les sanitaires, la plupart sont venues des observations que nous avons pu faire sur place, principalement au sujet des contenus des cours ou de la sécurité sur le chantier. Pour des raisons financières, logistiques, mais aussi de mœurs, la sécurité n’a toutefois que très peu évolué sur le chantier suite à ces remarques.

Nous avons également assuré de nombreux cours au collège, notamment en français, en géographie, en collaboration avec les professeurs de l’École. L’enseignement de la géographie par exemple est centré sur un environnement très proche des élèves, avec l’apprentissage du positionnement des rivières, des routes et des voies ferrées malgaches, des dessins à main levée de fonds de cartes de l’île, etc. Peu de collégiens étaient capables de placer les États-Unis, la France ou les océans sur un planisphère. Nous proposions donc aux élèves des séances de sensibilisation et d’initiation sur des sujets nouveaux et plus généraux, à savoir la géographie à l’échelle mondiale, l’initiation à l’espagnol ou encore la déforestation. Ils furent enchantés de ces séances et nous avons même dû en prévoir davantage tant ils y étaient assidus.

Et sur le chantier ?

Nous avons fait tout notre possible pour apporter de l’aide aux ouvriers présents sur le chantier, dans la mesure de nos capacités de résistance certes bien faibles comparées aux leurs… En effet, les seuls vrais outils dont disposent la trentaine d’ouvriers pour mener à terme ce chantier sont des pelles, quelques truelles, trois brouettes et une dizaine de moules à parpaings. Bien qu’ils utilisent aussi de nombreux matériaux de récupération (bidons vides pour le transport de l’eau, sac de ciment usagés pour le transport du sable ou encore pièces de bois brutes pour fabriquer des échafaudages et des étais), l’avancée du chantier repose essentiellement sur les efforts physiques et les dangers auxquels ils consentent quotidiennement. Malgré toute notre bonne volonté, nous n’avons donc évidemment pas pu atteindre leur niveau d’efficacité sur le chantier.

Le deuxième étage a presque été achevé pendant notre présence sur place, bien que le terrassement de la cour et les finitions des autres étages aient été menés sur cette même période. Seuls la charpente, la toiture, les enduits et les finitions des deux étages restaient à faire et étaient déjà bien entamés en septembre 2019, d’après les informations reçues depuis notre départ.

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Avez-vous ramené du matériel avec vous ?

Oui bien sûr ! L’intérêt de notre voyage résidait aussi dans un apport massif de matériel scolaire et médical au bénéfice du lycée. Les 52kg de bagages dont chacun des 9 porteurs du projet disposait ont ainsi pu servir à l’acheminement jusqu’à Antsirabe, à nos frais personnels, de 3 ordinateurs portables, 25 kg de matériel médical (seringues, pansements et médicaments divers), 250 kg de dictionnaires et manuels scolaires et 2 000 stylos offerts par l’entreprise Bic. Nous avons aussi laissé sur place à notre départ les équipements de protection dont nous disposions pour travailler sur le chantier : gants, chaussures de sécurité et combinaisons de chantier à une ou deux pièces. Ces vêtements furent particulièrement appréciés par la trentaine d’ouvriers malgaches, qui travaillaient jusqu’alors sans gants ni pantalons adaptés, pieds nus ou en sandales, sur le chantier.

Cependant, le principal apport matériel dont notre projet a bénéficié est sans nul doute celui obtenu grâce au partenariat avec l’entreprise Sogea Satom (Groupe Vinci), dirigée à Madagascar et dans tout le sud de l’Afrique par M. Jean-Luc Sion, que nous avons eu la chance de rencontrer lors de notre passage à Antananarivo. Convaincu de l’impact immense que pouvait avoir notre projet s’il se concrétisait, son entreprise a non seulement offert à la congrégation 29 tonnes de ciment et 8230 mètres de barres de fer nécessaires à l’achèvement du dernier étage, mais aussi financé le trajet d’un camion de 45t sur la sinueuse RN7 reliant Antananarivo (la Capitale) à Antsirabe, route dont l’état n’a malheureusement fait qu’empirer depuis des décennies. L’entreprise de M. Sion a aussi financé intégralement l’acheminement de 56 m3 de graviers et autant de sable depuis le dépôt d’une entreprise de terrassement d’Antsirabe. Bien qu’entamées en notre présence, ces livraisons ont perdurées tout au long du mois d’août.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Notre séjour à Madagascar a été très riche et nous a permis de nous ouvrir au monde extérieur, à une autre culture. Nous avons également fait de nombreuses rencontres.

Même s’il va de soi que nous allons poursuivre un travail d’accompagnement des acteurs locaux dans les mois à venir, la partie centrale de notre projet touche à sa fin. Son bilan est on ne peut plus positif, tant sur le plan matériel que pédagogique : la levée de fonds réalisée en amont tout comme notre présence sur place ont permis de faire une réelle différence. Une différence qui s’est manifestée à de nombreuses reprises tout au long de ce mois de juillet passé à Antsirabe. Les élèves et professeurs malgaches ont aussi pu bénéficier d’une partie de l’enseignement de qualité dont nous avons nous-mêmes profité en France depuis plus de quinze ans. Nous avons conscience que rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien de nos différents partenaires, aux premiers rangs desquels la Fondation des Ponts et le groupe Demathieu-Bard, et nous tenons à les en remercier profondément, en notre nom mais aussi en celui des Sœurs de La Providence de Madagascar et des élèves de l’institution Nicolas Barré qui nous l’ont explicitement demandé à notre départ.

En plus de la relation entre professeurs et élèves qui s’est évidemment établie entre nous et les jeunes malgaches, la faible différence d’âge a permis de développer de nombreux liens amicaux, plus propices à la discussion qu’un cours magistral. Ces discussions ont aussi été favorisées par le très bon niveau général à l’oral en français des élèves : nous avons ainsi pu traiter avec eux de toutes sortes de sujets extra-scolaires comme les différences entre la vie en région parisienne et celle à Antsirabe, nos loisirs, l’enseignement post-bac. . . Sur ces sujets comme dans les différentes matières enseignées au collège, la plupart des élèves ont fait preuve d’une envie d’apprendre et d’une maturité peu commune en France . Ces échanges furent source de nombreuses remises en question, pour nous mais aussi certainement pour les élèves, voire pour les ouvriers, malgaches.

Malgré tous ces efforts, le bâtiment qui accueil le lycée, en particulier son dernier étage, n’a pas pu être aménagé à temps pour recevoir les nouveaux élèves à la rentrée 2019. Les élèves se sont ainsi vus proposer une année aménagée au collège ou, pour les élèves issus de familles plus aisées, une place dans un autre lycée toutefois plus éloigné et plus onéreux que l’institution Nicolas Barré des sœurs de La Providence.

Et la suite ?

Nous allons rester en contact avec les acteurs locaux (élèves, sœurs et ouvriers) mais il n’y a pas d’autres actions prévues dans la mesure où les sœurs ont désormais tout ce qu’il faut pour achever la construction du lycée et le gérer correctement. Si des élèves de 1ere année de la nouvelle promotion souhaitent préparer un projet similaire, nous les accompagnerons évidemment.

Dévelop'Ponts

Dévelop’Ponts est une association de loi 1901 fondée en 2002 et constituée d’élèves de deuxième année de l’École nationale des ponts et chaussées.

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